La simplicité suppliciée
Dans la multitude mordorée
L'ego dézingué par l'offre et la demande
Les yeux égarés par des rêves d'avoir
Un corps bouleversé
Dès que par un rien
L'astre promis se retire
Frustré du possible faute de fric
La main dans le sac du voisin le coeur en berge
Les amours barges
Les fuites chimiques
L'horreur s'épuise d'elle-même
Elle dévore ses enfants
Bourreaux victimes indistingués
La misère nous met en terre
Qui peut bien dévorer ses enfants
En leur proposant ces masques d'horreur ?
Une ignorance animale débridée ensorcelle
Mais où est l'oeil de la science qui efface
Ces masques endossés ?
Regardons nos regards en silence
Quel est cet accueil extrême ?
Une simplicité suppliciée attendait
L'oeil compatissant d'un Dieu Père
Dans l'oeil ignoré de ses enfants
Pourtant
Dans l'oeil du Père
Les élans démoniaques reprennent leur place là-bas
L'enfant voit la porte du royaume des cieux toute grande ouverte sur terre
Malgré tout
Cet enfant reste boiteux
Il avance
Un pied déjà au paradis
un autre encore entiché de ses amours infernales
Alors qu'attend cette enfance miséreuse pour retirer cet autre pied ?
Où est sa crainte amoureuse de la Mère
Pour qu'elle retire les poussières qui traînent dans l'oeil du Père ?
Il lui faut tremblant le désir d'une épreuve d'amour pour en guérir
Ô altesses profondes
Donnez nous la prière qui va droit à vos coeur par nos coeurs
Plus de mots
Douce Mère
Tends nous la coupe et plonges-y nos lèvres
nous la boirons
Acide amère ou sucrée
trop ou trop peu
Forces nous à boire
Ta coupe du présent
Nous célébrerons avec Toi
L'office de chaque instant pour le Père
Ton amour infini tranchera l'arrière goût égocentrique
Le grain sera brisé et broyé
En un sacrifice conscient
Tu nous guériras enfin de nos enfers
Nos amours du drame
Nos relents boiteux du faux moi
Ne couvrirons plus le silence de l'épopée
Où il n'est que Toi qui revient à Toi
En brûlant de Joie dans le silence du Père